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Les propriétaires de maison du Canada pourraient se tourner vers les tribunaux afin d’obtenir le recouvrement des coûts croissants d’assurance habitation selon un rapport

Une facture climatique de 100 milliards de dollars menace de faire basculer
le système 

Toronto, le 25 novembre 2025Un rapport publié aujourd’hui par Investisseurs pour l’Accord de Paris (IPAP) montre que la hausse du prix de l’assurance habitation due aux dommages climatiques pourrait déclencher une vague de poursuites judiciaires visant à obtenir des indemnités. L’an dernier, les pertes assurées liées aux événements météorologiques extrêmes au Canada ont dépassé les 9 milliards de dollars, incluant les restes de l’ouragan Debby au Québec, dont une grande partie a été répercutée sous forme d’augmentation des primes d’assurance. Selon une projection, les coûts totaux devraient atteindre 100 milliards de dollars par an d’ici à 2050. Au même moment, les grands pollueurs continuent de générer des bénéfices.

La publication de ce rapport coïncide avec la venue de Dave Jones, ancien Commissaire aux assurances de Californie, qui se trouve aujourd’hui à Toronto pour discuter des dommages climatiques et de l’assurance habitation dans le cadre de la première Semaine canadienne d’échanges sur le climat.

« À mesure que les effets des changements climatiques s’accélèrent, les Québécois et les Canadiens se retrouvent enfermés dans un cycle de conditions météorologiques plus extrêmes, d’augmentation des demandes d’indemnisation et de hausse des primes d’assurance habitation », a déclaré Kiera Taylor, analyste senior chez IPAP. « Ce cycle a déjà des répercussions sur l’accessibilité financière et finira ultimement par déstabiliser le système, à moins que nous fassions payer la note à ceux qui en sont responsables, à savoir les principaux pollueurs. »

Le nouveau rapport intitulé « Dommages climatiques et crise latente de l’assurance habitation au Canada : Qui va payer? » révèle que : 

  • Les pertes assurées liées aux phénomènes météorologiques extrêmes ont atteint un niveau record de 9 milliards de dollars en 2024 – soit près du triple des pertes de 2023 et douze fois la moyenne annuelle des années 2000 – tandis que les pertes assurées à l’échelle mondiale ont augmenté deux fois plus vite que le PIB depuis 1994. 
  • Les primes d’assurance habitation ont augmenté en moyenne de 77 % depuis 2015, les hausses observées dans certaines régions allant de 25 % à 300 %. Dans le même temps, certaines protections contre les événements météorologiques extrêmes deviennent optionnelles et les franchises augmentent.
  • Près de 40 % de la dette des ménages se situe dans des régions à la fois très exposées aux catastrophes et fortement endettées, et le BSIF avertit que l’assurance des biens est maintenant un « angle mort » pour de nombreuses institutions financières. Pour autant, rien ne laisse présager une intervention des organismes de réglementation. 
  • Les progrès de la science de l’attribution permettent aujourd’hui de relier des pollueurs spécifiques à des dommages mesurables – par exemple, une étude a conclu que les émissions des 88 principaux pollueurs sont responsables de 37 % de la surface forestière brûlée par les incendies entre 1986 et 2021 dans l’ouest des États-Unis et le sud-ouest du Canada, tandis qu’une autre a quantifié à 28 000 milliards de dollars les pertes économiques mondiales attribuables aux émissions des 111 principaux émetteurs de carbone – ce qui a donné lieu à plus de 25 poursuites judiciaires aux États-Unis contre des entreprises de combustibles fossiles en vue d’obtenir le recouvrement des coûts.

« Les compagnies d’assurance ne peuvent pas continuer à fournir une couverture à des taux abordables dans un contexte d’augmentation des sinistres liés aux conditions climatiques – le système va basculer », a déclaré Dave Jones. « Le recouvrement des coûts auprès des riches entreprises pétrolières et gazières, et des autres responsables des dommages, permettra d’investir dans la remise en état et l’adaptation, de renforcer le système d’assurance et de maintenir celui-ci à un niveau abordable pour les assurés. » 

Les Québécois et les Canadiens paient pour les dommages climatiques non seulement en tant que détenteurs d’assurance, mais aussi en tant que contribuables. Un tiers des dépenses fédérales consacrées à l’aide financière en cas de catastrophe depuis 1970 ont été engagées au cours de la dernière décennie, notamment lors des inondations dans la vallée du Fraser qui ont coûté à Ottawa environ 3,4 milliards de dollars. Les gouvernements ont dépensé plus de 3 milliards de dollars dans la lutte contre les feux de forêt rien qu’en 2023. Les inondations survenues en 2024 au Québec ont causé 2,7 milliards de pertes assurées, mais les pertes non assurées sont encore plus élevées que les pertes assurées, autant de dépenses qui ont été prises en charge à la fois par le gouvernement et par les ménages. 

Il existe au Canada des précédents où des particuliers se sont regroupés dans le cadre de recours collectifs afin d’obtenir réparation. Ce fut le cas dans l’affaire du tabac, où les victimes canadiennes et les provinces ont obtenu un règlement de 32 milliards de dollars à l’encontre des plus importants fabricants de tabac en août dernier. 

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Pour plus d’informations ou pour joindre Dave Jones, veuillez contacter Kiera Taylor à l’adresse kiera@investorsforparis.com ou au 705-872-7250.

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